RIDEAUX, 2010
Impression sur textile, dimensions variables.

Je suis allée chez des particuliers vivant dans des grands ensembles. J’ai sonné et expliqué mon projet par interphone et je suis entrée chez les personnes qui acceptaient de m’ouvrir la porte de leur appartement.

J’ai pris une photo de la fenêtre et de la vue de leur pièce à vivre, et mesuré les dimensions de leurs fenêtres. Je suis retournée à l’atelier, et j’ai imprimé la photographie en taille réelle sur du textile. Je suis revenue chez eux avec l’impression de la vue de leur fenêtre, que j’ai installée dans leur intérieur et j’ai documenté cette installation en la photographiant du même point de vue que lors de la première prise de vue, afin que l’extérieur et la photographie coïncident, afin de créer l’illusion d’un trompe-l’œil.

Les images sont alors mises en perspective dans l’espace, elles se mêlent avec les vues des fenêtres sur les paysages extérieurs. Mais comme toutes images en trompe l’œil, elles créent du décalage, et non l’illusion de la vérité.

La vue que l’on tente ici de cacher tout en la simulant devient alors étrange. Rien dans ces vues, ni dans ces intérieurs ne nous facilite l’accès à une expérience esthétique. Il y a le réel cru, et l’art n’y peut rien.